Le blog de broceliandeO
L’homme
décorait son arbre frémissant.
Il avait passé des guirlandes de cordes serrées fortement tout autour du tronc. Le chanvre s’insinuait profondément dans les chairs, les seins étaient gonflés de sève. L’écorce était comprimée et les nervures du feuillage brûlaient sous le frottement du cordage.
Il para alors, le support immobilisé avec les autres décorations.
Des pinces de couleur étaient disposées diaboliquement sur les branches souples. Des boules et des clochettes pendaient dans un joyeux tintement. Les lèvres intimes étaient ornées des plus beaux scintillements et baillaient. La résine suintait, les branches s’agitaient sous le vent devenu bise tortionnaire. L’étoile brillait en haut de la cime du petit bourgeon, frêle tigelle piquée à vif !
L’arbre n’avait jamais vu autant d’ornements et se tenait en l’air dans la rougeur des zébrures laissées par le fouet.
L’illumination pouvait commencer. Le Décorateur enfonça des chandelles dans les bougeoirs naturels de son végétal improvisé. Les flammes oscillaient et la cire coulait le long de l’écorce.
Les artifices douloureux rendaient magique le résineux. La fleur émotive s’épanouissait, ses pétales s’ouvraient, la ramure frémissait.
La magie du sapin prenait vie !
L’épicéa enfantait dans la souffrance voluptueuse, solstice de jouissance…